REUSSIR Vigne – N°35 – Mars 1998
Grâce à la récente installation d’une filière d’épuration vinicole de procédé SBR (Sequency Batch Reactor, en français Réacteur Séquentiel Discontinu), mise en place par les Ateliers de l’Occitanie sous licence Inra, la Cave beaujolaise de Quincié est à la pointe de la technologie en matière de traitements des effluents de caves coopératives. « Par un système automatique de remplissage, de réaction par aération, de décantation et de vidange » explique le vice-président de la cave, Philippe Lacondemine, « le procédé SBR apporte une satisfaction totale en ce qui concerne le traitement des effluents de caves coopératives avec un rendement épuratoire par réacteur de l’ordre de 98.5 %. Ces résultats sont d’ailleurs validés par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse. Pour obtenir un rendement épuratoire très proche de 100 %, la cave s’est dotée d’une station de finition constituée de lits de sable plantés de joncs, d’iris et de roseaux que nous appelons « le Chenal fleuri ». Le montant total de l’investissement est de l’ordre de 2.6 millions de Francs. Cet ouvrage a été en partie financé par l’Agence de l’eau et devrait faire l’objet de subventions de la part de la Région Rhône-Alpes et du département du Rhône. Les coûts de fonctionnement sont relativement faibles (7000 Francs pour la campagne de vendanges 1997). En termes de charge d’investissement, le coût sera assez vite amorti. En effet, nous n’aurons pas à payer la redevance à l’Agence de l’eau qui aurait dû s’élever à 140 000 francs pour 1998. La cave a préféré investir cette somme l’amortissement d’un matériel simple, fiable et facile d’utilisation ».
Deux autres sites professionnels dans le Beaujolais se sont également équipés de procédés différents pour le traitement des effluents de caves coopératives : la cave des vignerons de Doury à Létra et la Cave coopérative des grands vins de Juliénas. La Cave des vignerons de Doury vinifie environ 30 000 hectolitres et génère 1200 m3 d’effluents par an. Le principe est le stockage aéré annuel dans un grand bassin de 1400 m3 équipé d’hydro-éjecteurs et d’un bioréacteur permettant l’oxygénation forcée de la masse à traiter pendant 100 jours. L’investissement de cet équipement revient à 1.5 million de francs. De son côté, la Cave coopérative des grands vins de Juliénas a préféré le système de l’épandage chez un exploitant agricole situé à 5 kilomètres de la cave, avec en amont une tonne à lisier de 10 m3 et une cuve de stockage de 160 m3 représentant le volume de 8 jours de pointe.
René Reibel